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Le mythe d’Œdipe, bien que, en versions et formes diverses, est un mythe commun aux populations du monde et pour parvenir à une telle universalité, il a acquis une importance capitale auprès des chercheurs qui s’occupent de sciences humaines. Essayons de suivre son évolution.

Le Roi Laio, exilé à la Cour du Roi Pelope à Pise s’éprit du fils du Roi, Crisippo, et le kidnappa. Pour ce geste toute sa descendance fut maudite

La première observation qu’il est possible de faire est que Œdipe expie un fait qui ne concerne pas son histoire mais celle de sa famille : le mythe, en fait, commence avant son existence ontogénétique. Il appartient à une descendance maudite : mais qu’est-ce une « malédiction » ? De nos jours cela pourrait être interprété comme une information (trace énergétique) pathogène héréditaire ; nous devons penser que durant des siècles les syndromes organiques héréditaires comme l’hémophilie, l’Alpha-thalassémie, ou les affections métaboliques, ont engendré des monstruosités typiquement évidentes. De même que les malédictions devaient ressembler à des affections qu’aujourd’hui nous pouvons définir d’intérêt psychiatrique, caractérisées par des conduites répétitives destructrices et/ou autodestructrices. Donc, l’existence de cet homme appelé Œdipe est influencée par la présence d’un conditionnement ancestral.

De retour à Thèbes, Laio épousa la fille de Meneceo, Giocasta, mais après le mariage, un oracle l’avertit qu’un fils né de Giocasta le tuerait

L’action de l’oracle est réellement celle d’une voix mystérieuse (étymologiquement la parole oracle dérive du latin orare) d’origine divine qui donne des réponses sur des faits survenus dont on ne connaît par la provenance ; à ce jour, cela serait d’une manière plus prosaïque défini une intuition, c’est-à-dire le fait d’apprendre souvent sous la forme d’un flash de reconnaissance, la nature d’une situation inconsciente.

Lorsque Giocasta mit son fils au monde, Laio perça deux trous sur les pieds de l’enfant (peut être pour l’exposer aux intempéries en le suspendant, ou pour le faire mourir perdant tout son sang ou pour éviter qu’après la mort son esprit puisse marcher) et il remit le corps à un berger de Thèbes qui reçut l’instruction de l’abandonner sur le Mont Citerone

Oedipe signifie « pied enflé ». A ce sujet il y aurait plusieurs observations à faire. Tout d’abord la remarque au sujet de l’action accomplie par le père de léser une partie du corps de son fils. Il n’est pas difficile de reconnaître dans ce geste la représentation dissimulée du geste de la castration. Il ne faudrait pas penser que l’on se trouve face à un vécu psychique totalement détaché de faits réellement survenus. En 1874, Darwin supposa l’existence, dans l’antiquité, d’un type d’organisation sociale dénommée « Horde primordiale » dans laquelle les êtres humains vivaient en petits groupes et sur lesquels dominait un homme fort, violent et jaloux qui s’appropriait de toutes les femmes avec lesquelles il couchait, les tenant éloignées des propres enfants et d’autres jeunes garçons, qui étaient souvent punis, lorsqu’ils menaçaient sa domination : la castration ! Toujours Freud supposa, que le fait de la répétition tout au long du chemin évolutif de l’être humain de tels événements traumatiques, laissaient chez l’individu une trace mnésique dans laquelle l’événement d’origine, réellement consumé avait été usé /consommé, et substitué par des représentations monothéistes et fantasmes inconscients (Psychologie des masses et analyses du Moi 1921 – l’Homme Mosé et la religion monothéiste, 1934-1938). Le détail du pied (par ailleurs présent dans de nombreux mythes et œuvres littéraires, si l’on peut penser seulement au très célèbre « talon d’Achille ») se présentera encore dans le mythe d’Œdipe. Pas seulement cela; le nom d’Œdipe (pied enflé ») exprime une certaine caractéristique généalogique-familiale ; Œdipe est boîteux », descendant d’Efèsto « le boîteux » (Véronique Caillat : « Mito et inconscio », Bollettino dell’Istituto Italiano di psychanalyse, N° 17, 1994). Donc, le père, Laio, blessa et éloigna de soi son fils, tentant de l’éliminer.

Le berger de Thèbes chargé par le Roi Laio de le débarrasser d’Œdipe lui désobéit et le confia à un berger de Corinthe. Ce dernier l’amena au Roi Polibo qui, étant sans progéniture, l’adopta lui donnant le nom d’Œdipe

Le salut d’Œdipe est par conséquent dû à la rencontre fortuite avec un homme sans descendance, Polibo, Roi de Corinthe qui représentait la seule solution au drame oedipien : s’éloigner des consanguins pour diriger les propres poussées pulsionnelles vers l’extérieur du système familial.

Un jour, durant un banquet, un jeune tournait Œdipe en dérision parce qu’il ne ressemblait pas à ces parents, insinuant qu’il pourrait être un bâtard, et pour cela Œdipe se rendit à l’Oracle de Delphes afin de l’interroger au sujet de ses origines réelles

A présent nous vous décrivons une situation assez commune de l’enfance de chacun d’entre nous. Il ne sera pas difficile de se souvenir à quel point les offenses les plus brûlantes qu’échangent les enfants sont celles relatives aux doutes quant à l’authenticité de la paternité. Ce vécu puis, fait son chemin, largement diffus jusqu’à pouvoir le définir Roman familier de Freud, qui exprime la révision que l’enfant fait de l’infidélité de sa parenté. Dans une des plus diffuses versions du fantasme, l’enfant croit avoir été en réalité généré par un autre couple, en général des personnes de rang noble ou socialement élevé, l’enfant aurait été séparé dans sa petite enfance de ses parents qu’il aura la possibilité de retrouver un jour. Le roman familial absout diverses fonctions de l’économie psychique vis-à-vis du mystère des origines. Pour l’instant nous nous limiterons à déclarer que tel complexe de fantasme permet de mitiger l’intense sentiment de culpabilité nourri par le désir de possession sexuelle des parents, tout en excluant la nature incestueuse (« Si je suis un enfant trouvé, eux, que je désire, ne sont pas mes parents »).

Œdipe fut informé par l’Oracle d’être destiné à tuer le propre père et à épouser la mère et les Prêtres de l’Oracle l’éloignèrent, frémissant de dégoût

Dans ce passage la perception inconsciente de la poussée sexuo-agressive est dirigée vers les propres parents ; dans la version plus connue de l’Œdipe (Œdipe positif) l’enfant de sexe masculin désire inconsciemment s’unir charnellement avec la mère. Pareillement, la réalisation de tel désir incestueux le pousse à adresser ses poussées agressivo-destructives vers le rival : le père. Le dégoût exprimé par les Prêtres est la représentation de la révulsion que de tels désirs inconscients rencontrent lorsqu’ils effleurent la conscience et de l’activité du jugement moral qui s’est déroulée dans le compartiment ultra spécialisé du Moi dénommé Surmoi.

Convaincu d’être le fils de Polibo et de la Reine Merope, Œdipe, tentant de fuir son destin décida de s’éloigner de Corinthe et de ne plus jamais y retourner, il se dirigea vers la Beozie. Mais durant son voyage arrivé à un croisement, il rencontra un étranger (le Roi, son père) qui voyageait à bord d’un coche. Le cocher de Laio ordonna à Œdipe de céder le passage mais ce dernier refusa. Le cocher alors le blessa à un pied avec une roue et le battit avec un bâton. Œdipe, au comble de la fureur le tua ainsi que les autres y compris son vrai père, à l’exclusion d’un serviteur qui réussit à s’échapper.

L’appareil psychique ne reste pas désarmé face aux conflits qui trouvent leur origine à travers les poussées pulsionnelles, les interdits moraux et les existences réelles, mais entreprend des tentatives de médiation ou de défense qui tendent à s’organiser selon des modalités de répétition se structurant avec la répétition des événements traumatiques de génération en génération. Œdipe cherche à détacher le drame conflictuel utilisant un efficace et élémentaire mécanisme de défense. Mais, de même que dans le mythe une telle tentative de fuir le propre destin se heurte dans la rencontre accidentelle à un carrefour avec le Rival et de ce fait, dans la vie réelle, l’enfant malgré les efforts qu’il fera pour éloigner la tentation oedipienne ne pourra réaliser concrètement la fugue et comme Œdipe, il retrouvera ses parents à tous les angles de son existence. De plus il ne faut pas oublier que même s’il était possible de réaliser un éloignement physique de l’objet incestueux il n’est certainement pas possible de fuir au propre monde intérieur et aux propres désirs inconscients.
Dans le mythe, la rencontre fatale advient à un croisement; quelques auteurs disent qu’il s’agit d’un carrefour symbole d’un triangle sentimental parents/enfants, d’autres parlent d’une patte d’oie; néanmoins également niveau poético-littéraire, la forte représentation d’une rencontre fortuite d’existences, une rencontre due au destin. Quoiqu’il en soit, un carrefour comportant plusieurs routes est une représentation onirique si typique que le psychanalyste sait que chaque fois qu’il se présente dans un rêve l’on peut être certain que l’analysé se trouve dans une phase de réactivation oedipienne. L’enfant de même que le malchanceux Œdipe rencontra donc l’autorité paternelle qui lui barrait la route de la satisfaction pulsionnelle ; c’est la querelle, le heurt, le développement de l’agressivité. Œdipe vient de nouveau blessé au pied.
De cette façon, le Poète exprime la perception obscure de la répétition narquoise du destin, qui ne trouve une explication qu’après milliers d’années avec Sigmund Freud, explication scientifique dans laquelle le chercheur viennois définit comme compulsion de répétition, c’est-à-dire la nécessité inconsciente de retomber dans une situation traumatique ou douloureuse même si absurde et humiliante. En d’autres termes, la compulsion (la contrainte inconsciente) de répétition des situations dramatiques sans se rendre compte de la propre participation à la reconstruction de la situation d’origine ni le rapport entre la situation présente et la précédente expérience. Sans entrer dans les importantes implications que Freud attribua à l’observation que la répétition d’expériences douloureuses est en net contraste avec le principe de plaisir, nous nous limiterons à observer que le but inconscient de la reconstruction des expériences traumatiques passées consiste dans l’illusion de pouvoir modifier rétroactivement le cours des événements ; il nous condamne à réciter cycliquement le même scénario dans l’illusion de pouvoir changer la répartie qui nous a fait souffrir. Œdipe, ainsi que l’enfant dans son imagination ne se soumet pas à l’autorité paternelle mais se rebelle, lutte et tue le père et ses substituts ; le même massacre (réalisé au moyen de représentations et affects et éventuellement organisé en schémas imaginaires acquis (fantaisies ou fantasmes) se répète inexorablement dans l’esprit de l’enfant chaque fois que son désir de possession de la mère se heurte à son rival. Dans le profond de l’inconscient nous sommes tous des parricides.
Mais retournons au mythe : Œdipe conserve encore son état défensif d’inconscience à propos des dramatiques événements qui le concernent, éliminant de son esprit quelque possibilité que ce soit de connexion entre ses actions et le sort de ses parents.

Il se mit donc en rapport avec le Sphinx (« l’Etrangleuse », monstre ailé avec une tête de femme et le corps d’un lion qui pose aux humains imprudents qui osent s’approcher de lui, une énigme qui implique dans le fond une réponse quelque peu simple mais à laquelle, personne jusqu’à présent n’a su donner une explication.
Lorsqu’il arriva à Thèbes, Œdipe trouva la population de la ville en proie au désespoir : le Roi de la Ville avait été tué sur la route qui conduit à Delphes où il se rendait pour consulter l’oracle concernant le Sphinx, un monstre dangereux qui dévorait quiconque passait près de lui et ne savait pas répondre à sa devinette : « Quel est « l’être » qui marche au matin sur quatre pattes, sur deux à midi et sur trois le soir et qui est plus faible à mesure qu’il a plus de pattes ? »

Personne avant Œdipe avait été en mesure de résoudre l’arcan ; pourquoi une telle résistance? Evidemment la perception de la fragilité de l’être humain, de la caducité de la vie et la représentation angoissante de cette parabole décroissante qui est l’existence humaine produit dans chaque être humain une réaction de déni qui aveugle l’esprit et empêche la prise de conscience de la crue réalité : la vie est une expérience sans fin qui s’accomplit avec les transformations douloureuses et qui se conclut inévitablement avec la mort.

Parce que Laio était mort et que le Sphinx affligeait un peu plus la population, le Régent Creonte offrit le trône et la main de sa sœur Giocasta, veuve du Roi Laio à quiconque répondrait à l’énigme et de ce fait libérerait ainsi la ville du cauchemar provoqué par le Sphinx. Œdipe répondit à l’énigme : « C’est l’homme, qui marche a quatre pattes lorsqu’il est enfant et qui puis, s’appuie sur une canne lorsqu’il est âgé ». Thèbes fut

L’un des aspects le moins mis en évidence par les divers chercheurs qui se sont occupé de l’histoire d’Œdipe est le rôle de Giocasta. Si nous pouvions nous représenter de visu le parcours (même physique) d’Œdipe dans le cours de la parenthèse temporale décrite par le mythe (et aujourd’hui il nous serait possible de le faire sans aucune difficulté à l’aide d’un simple computer multimedia) nous trouverions un point d’attraction dans lequel les diverses trajectoires tendent à confluer, Thèbes et au centre Giocasta. La Reine est un point d’attraction passif, au fond, elle n’agit pas, elle attend que les événements s’accomplissent, que le dynamisme de l’action tourne à son origine, le vagin-utérus-andro qui généra Œdipe et que le jeune convoite dans son inconsciente erreur, la porte vers l’Origine et la Fin, l’entrée au sans nom, au sans forme, au Vide, moteur propulsif de tout ce qui existe. A ce sujet, écoutons attentivement le commentaire d’une jeune femme en micropsychanalyse qui se confronte avec le Mythe : « Œdipe, nonobstant sa force, fera à la fin, sans le savoir, ce qu’il ne voulait pas faire. Quelque chose, une force terrible le poussait vers la mère qui l’attendait passive au début et passive à la fin ».

Après les événements complexes qui portèrent Œdipe à la reconnaissance de la terrible vérité, Giocasta se pendit et Œdipe se creva les yeux

Si dans ce passage, l’expiation à travers le suicide et l’automutilation est exprimée directement, souvent dans la vie réelle les désirs incestueux déterminent des conduites d’expiation autopunitives plus dissimulées : l’élaboration, selon le terrain de l’analysé, peut prendre une route psychique (troubles d’impotence sexuelle, idées obsessives, manifestations hystériques, etc., ou une route somatique avec la construction de maladie sous différents aspects et gravité. Voilà la prise d’acte du phénomène de la part d’une jeune femme en micropsychanalyse, malade gravement depuis des années suite à divers problèmes ostéo articulaires : « Cette maladie m’empêche de devenir grande, d’être contente d’être une femme. Dans tout cela il y a l’Ennemie : ma mère. Elle m’a écrasée et continue à le faire pour m’empêcher de devenir grande. C’est une douleur qui m’empêche d’avoir des rapports sexuels, une douleur qui me prive d’avoir des enfants et je souffre chaque fois que je me souviens d’être une femme. »
Les épisodes de l’Histoire d’Œdipe sur lesquels Freud concentra son attention ne prennent pas fin avec le mythe. Le Maître viennois présenta la première et systématique énonciation du mythe dans « L’Interprétation des rêves » en 1899 5/. Le matériel et les sources du rêve – D/Rêves typiques…) et il se réfère à la version la plus connue (la plus commune), version qui se fonde sur la majeure omission d’un prologue de première importance. Voyons le :

Thèbes fût fondée par Cadmo, fils d’Agenore, Roi de Fenicia en rapport avec les événements suivants :
Cadmo était le frère d’Europa, la très belle jeune fille de qui Zeus était amoureux. Le « Père des dieux et des hommes » (Homère) il la vit jouer au bord de la mer avec deux servantes, il prit la forme d’un taureau blanc et s’étendit la laissant caresser. Europa nullement farouche, monta à califourchon sur le taureau qui entra immédiatement dans l’eau, prenant rapidement le large. Jupiter avait enlevé Europa et après s’être révélé à elle, était étendu sous un platane en sa compagnie. Le père d’Europa, Agenore envoya ses fils Cadmo, Fenice et Cilice à sa recherche. Après d’exténuantes recherches, Cadmo consulta l’oracle de Delphes pour demander conseil et l’oracle lui ordonna d’oublier Europa, d’abandonner toutes les recherches et de trouver de trouver une génisse portant un manteau orné d’une demi lune.
Il prédit qu’il fonderait une ville à l’endroit où la jeune fille se serait arrêtée pour se reposer. La prévision se réalisa et la Béozie fût la région où Cadmo se décida à tracer avec la charrue le mur d’enceinte de la nouvelle ville. Cadmo avec l’intention de sacrifier la génisse à Athènes, envoya quelques uns de ses hommes pour puiser de l’eau à une source proche. Mais un dragon, gardien de la source, fils d’Ares tua les hommes et commença à les dévorer. Lorsque Cadmo appris le sort subi par ses hommes il attaqua le dragon et le tua. Atena se manifesta et lui dit : »arrache les dents du dragon sème les dans le sillon que ta charrue tracera dans cette terre vierge. Cadmo obéit et à sa grande stupeur il vit grouiller dans cette terre un peuple de guerriers qui commencèrent à combattre et à se massacrer réciproquement jusqu’à ce que seulement cinq d’entre eux survécurent.
Cadmo les apaisa et les prit comme compagnons de la fondation de Thèbes.

Enfin, Cadmo et tous ses descendants parmi lesquels Laio, père d’Œdipe subirent une succession de deuils à cause de la terrible jalousie de Junon, épouse de Zeus suite au rapt d’Europa.

A présent que nous avons récupéré un matériel aussi riche et important nous pourrons faire quelques observations schématiques utilisant le tableau suivant :

stasi
Stagnation
L’enlèvement d’Europa, par Jupiter père, entraîne Cadmo dans son ardeur agressive de jalousie, dans une série de tentatives qui le porteront à consulter l’Oracle de Delphes
aggressione
Jalousie
poussées sexuo-agressives
L’oracle impose le renoncement à la lutte et
à la recherche de la vengeance. Une sorte
d’élaboration du conflit
stasi
Renoncement
Stagnation
De l’épuisement à la poussée conflictuelle (le repos de la jupétienne) Cadmo trouve le site où édifier la ville de Thèbes
costruzione
Construction
Un dragon, gardien d’une source d’eau, tue tous ses compagnons, activant en Cadmo un désir de vengeance et de destruction.
Cadmo le tue.
aggressione
Poussée agressivo-destructrice
Pallade intervient, calmant le héros et l’invitant à semer les dents du dragon dans la terre.
stasi
Renoncement
Attente
Le germe de la fureur et de la lutte donne naissance à un peuple armé
costruzione
Construction
L’armée de combattants commence une féroce rencontre qui ne peut être maîtrisée et qui les forcent à s’anéantir l’un et l’autre jusqu’à ce qu’il n’en reste que cinq armés qui se regardent en chiens de faïence
aggressione
Poussée agressivo-destructrice
Cadmo les apaise
stasi
Attente
Renoncement
Il les prend comme compagnons de la fondation de Thèbes costruzione Construction

Relisant la colonne de droite nous pourrons nous familiariser avec un schéma dynamique qui se répète et qui peut être résumé dans la séquence – attente-poussée (agressive ou sexuelle ou sexuo-agressive) – attente-construction. Le mythe semble nous montrer une situation imprévue ; le conflit sexuo agressif est important dans le démembrement d’une situation statique qui tendrait à un appauvrissement du système alors que son élaboration conduirait à la naissance de tentatives vitales. Certes cela nous trouve impréparés face à cette lecture du mythe mais toute la complexe histoire d’Œdipe, qui est puis l’histoire de l’humanité, semble nous montrer que de tels événements pris isolément peuvent laisser apparaître la souffrance endurée dans leur dynamisme, et constituent une trame vitale qui pousse l’humanité, dans la succession des générations, à la mise en acte de tentatives neutres dans leur essence et finalité. La seule minuscule, colossale performance qui est consentie à l’être humain : tenter, quoi que ce soit, n’importe comment, transformer la tension; laisser des traces. L’histoire de l’homme qui s’appelait Œdipe, qui est l’histoire de chacun de nous, est l’histoire d’une souffrance qui nous fait vivre, interrompt la continuité et introduit des tentatives discontinues qui ont un simple nom : vie. Désirant nous exprimer en termes colorés,c’est un peu comme la désormais décharge électrique (ou la foudre) qui parcourant le bouillon de culture primordial greffe la protoréaction vitale ; en termes plus prosaiques le catalyseur des phénomènes d’organisation 1 .

Ecrit par: Quirino Zangrilli © Copyright

Traduction de Liliane Salvadori

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NOTES:

1 – Comme cela peut se produire il y a aussi un autre niveau d’explication des phénomènes qui se rapportent au premier abord au plan biologico-comportemental de l’histoire du développement phylogénétique de l’humanité. L’universalité et la tenace persistance de l’Œdipe castration s’appuie à mon avis sur sa fonction stratégique de sauvegarde de la survivance de l’espèce humaine : Œdipe, législation phylogénétique qui pousse vers l’inceste, a rendu possible l’existence même de l’humanité grâce à l’accouplement entre consanguins dans de petits groupes et dans des conditions environnementales extrêmement difficiles. Comme tel il est inscrit dans le psychisme, comme mécanisme primaire de conservation de l’espèce et ne peut être totalement abandonné.