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Dans le très beau travail d’Aleksandr Romanovic Lurija, consacré au cas du mnémoniste Serasevskij, le petit paragraphe concernant le départ (Un regard au futur) contient quelques affirmations qui m’ont frappé “… (La psychologie) n’est pas encore parvenue au point de pouvoir décrire la nature de la personnalité d’une manière telle que chaque fonction puisse être vue dans sa relation avec la structure totale, et les lois de sa formation deviennent également nettes et précises lorsque celles de la synthèse des corps chimiques s’articulent”. 1
Dans la préface de cette œuvre, Alberto Oliverio, met en évidence comment dans le roman de Lurija, les connaissances neuropsychologiques sont constantes jusqu’aux années 60 et reflètent l’isolement de la psychologie soviétique eu égard à celle occidentale. J’ajouterais personnellement qu’étant donné que l’on ne trouve aucune trace des découvertes fécondes de Freud sur les processus psychiques inconscients: ainsi que nous le savons, la psychanalyse fut bannie de l’Etat soviétique en 1936, c’était là un sort inévitable pour quelque activité humaine que ce soit, ayant comme but la recherche de la vérité, au-delà du délire social des projections et des illusions. En cela, les deux totalitarismes de signes opposés rejoignirent un parfait accord d’intentions. Lurija était entré justement en 1921 dans le groupe restreint des défenseurs de la psychanalyse en Russie mais, sous le féroce contrôle des structures soviétiques, abjura complètement sa foi scientifique, faisant table rase des principes psychanalytiques.
Lurija invoca la précision des lois qui régissent les processus chimiques. Je me surprends souvent à réfléchir en séance sur le fait que la science que je pratique (je n’utilise pas le terme par hasard) est très proche de l’algèbre, tant les résultats d’un travail neutralisant les énigmes sont indiscutables et peuvent être vérifiés avec plus de méthode.
Il est évident que je ne peux penser que la psychanalyse permette de dissiper quelque doute que ce soit mais je trouve incompréhensible sinon comme réponse agressive angoissante et contrainte du corps social, l’action de déni que la science de Freud a subi de manière persistante et ce, du début à la fin.

Est-ce qu’un psychanalyste aurait pu ajouter quelque chose à l’incomparable clarté analytique de la phénoménologie psychologique démontrée par Lurija? Oui, je le crois.

Pendant ce temps nous pouvons partir d’une réflexion qui paraît banale: il n’existe pas de psychanalyse ou de micropsychanalyse au cours de laquelle l’analysé n’affirme pas avec préoccupation: “Mais Docteur, je parle à présent depuis des centaines d’heures et vous ne prenez que très peu de notes: comment ferez-vous pour vous souvenir de tout ce que je vous ai raconté?”. Ou alors, d’un autre côté il exprime les louanges envers son thérapeute: “Je me rends compte que rien ne lui échappe, même lorsque j’évoque quelques détails qui ont été affrontés déjà il y a quelques années, je comprends d’après nos entretiens qu’il se souvient exactement de ce qui a été dit”.
N’importe qui exerçant cette profession avec maîtrise sait que les faits se déroulent exactement de cette manière. Est-ce que les psychanalystes sont tous mnémonistes? Évidemment non.
Dans la vie de tous les jours je pense pouvoir, parlant de ma mémoire, la qualifier de normale. Le fait est que l’analyste se conforme au respect de la Règle analytique fondamentale qui, pour l’analysé consiste à voir transcrire quelque fait qui se présente à son esprit, sans recourir à aucun processus de discrimination logique, pour l’analyste cela consiste dans l’écoute neutre des libres associations de son patient avec une attention flottante. En d’autres termes, analyste et analysé cherchent à se conformer le plus possible aux lois de l’inconscient réglées par le processus primaire.
Il me semble que chaque analysé fait quotidiennement le parcours exactement opposé à celui du mnémoniste. L’analysé ignore ce qu’il doit trouver ou mieux sait que dans la structure très vaste de son esprit, dans le compartiment inconscient, il existe des mémoires qu’il doit rejoindre. Pour parvenir à ce but, non sans grande résistance, il accepte de confier une masse apparemment inutile de détails associatifs plus ou moins explicites liés entre eux , qui peu à peu le conduiront au souvenir perdu. Il n’échappera pas au lecteur que M. Serasevskij a parcouru le chemin opposé: d’une donnée sûre (la notion du souvenir) il créa des histoires imaginées, souvent absolument privées de sens logique qui servaient de chemin associatif pour récupérer la notion proposée. N’importe qui connaissant la conception psychanalytique du rêve peut se rendre compte que le Mnémoniste élabore des rêves les yeux ouverts.
Les rêves sont en effet des appareils de mémorisation sophistiqués et redondants. Suivant la pensée de S. Fanti, de N. Peluffo, de M. Jouvet je suis absolument convaincu que les rêves sont l’instrument de mémorisation cybernétique des expériences ancestrales de nos ascendants.
Dans une couche plus profonde par respect pour le travail que nous effectuons quotidiennement correspondant à l’élaboration du conflit actuel, durant le périple onirique, nous réalisons incessamment une œuvre systématique de reprogrammation cybernétique qui réalise la continuité formelle de la tentative humaine.
Le grand chercheur (psychosomatique) U. Piscicelli a affirmé: “l’environnement dans lequel le fœtus construit ses expériences ontogénétiques est confronté par l’intermédiaire du travail REM avec l’entière génération des expériences phylogénétiques héritées des parents” 2  et ce, sur la base de la capacité de mémoire onirique.

Que peut avoir à dire d’autre la psychanalyse sur la structure du jugement du Mnémoniste? Une donnée cohérente avec ce qui précède: M. Seraservskij voit des choses, non des paroles.
Nous exprimant avec les concepts de l’épistémologie génétique de Piaget, nous dirons que son esprit ou pour être plus précis, les processus mentaux dont le Mnémoniste se sert pour retenir ses souvenirs s’arrêtent sur le seuil de la seconde phase de l’enfance proprement dite, au stade de l’intelligence intuitive. Ainsi qu’il est notoire, Piaget a étudié d’une manière expérimentale la représentation mentale que les enfants se font de la réalité, construisant une psychologie par phases (génétique) dans laquelle du concret l’on passe à l’abstrait (hypothétique-déductif) donnant une confirmation expérimentale à l’hypothèse freudienne de «A l’origine tout était le Moi» qui sous entend un développement par différenciation, spécialisation et perte de totipotence de la même manière que ce qu’il se produit pour le soma (les cellules progénitrices sont totipotentes, c’est-à-dire qu’elles possèdent les mémoires pour produire n’importe quelle cellule de n’importe quel district de l’organisme
Jusqu’à environ 7 ans, l’enfant demeure un être prélogique et il remplace la logique à travers le mécanisme d’intuition, simple intériorisation des perceptions et des mouvements sous forme d’images représentatives et d’expériences mentales qui prolongent les précédents schémas sensomoteurs sans aucune coordination rationnelle et sans possibilité d’abstraction. 3
Freud aurait dit que la pensée du Mnémoniste était au préalable fixée à la « représentation de choses ». Dans ses écrits métapsychologiques, le Maître faisait la distinction de deux types de « représentations », celle essentiellement visible qui dérive de la « chose » et celle essentiellement acoustique qui dérive de la parole. Pour Freud, alors que le système préconscient-conscient est caractérisé par le lien entre la représentation de choses et la représentation de paroles correspondantes, facteur qui détermine la possibilité de réaliser le processus d’abstraction et de symbolisation, le système inconscient comprendrait seulement les représentations de choses.
Dans ce sens, Jung utilise le terme « concrétisme » dans son Dictionnaire de psychologie analytique offrant une notable contribution sur le versant clinique: “Par concrétisme j’entends une péculiarité déterminée de la façon de penser et du « sentir » qui représente l’opposé de l’abstraction. Ce n’est pas un concept différencié mais c’est encore du matériel d’intuition fourni par les sens. La pensée concrète se déplace entre les concepts et les concessions exclusivement concrets et est toujours en rapport avec les impressions fournies par les sens. Ainsi, même le sentiment concret n’est jamais séparé d’un point de repère sensoriel”. 4
Ayant visionné le splendide film réalisé par le metteur en scène Paolo Rosa, nous découvrons l’extraordinaire capacité synesthétique de l’acteur. Lurija rappelle que les synestésies du mnémoniste pouvaient être repérées chez lui à partir de sa plus tendre enfance:
“A cette époque (j’avais alors deux ou trois ans) ‘ils commencèrent’ à m’enseigner les paroles d’une prière en hébreu antique, je ne comprenais pas et ces paroles se déposaient en moi sous forme de globes de vapeur ou d’atomiseurs”. 5
Une façon de penser qui rappelle celle du primitif, qui reste adhérente à l’apparence matérielle. La façon de penser et de sentir du primitif qui se basent sur la sensation et ce que que l’on en distingue est insuffisant. Le concrétisme, souligne Jung est donc un archaïsme. Cette confusion empêche une différenciation du penser et du sentir et maintient à la fois les fonctions dans la sphère de la sensation, c’est-à-dire de l’information sensorielle; penser et percevoir de cette façon ne peuvent se développer et parvenir à des fonctions pures mais demeurent en permanence dépendantes de la sensation.
Ainsi se détermine un lien sensoriel entre les diverses fonctions psychologiques, lien qui est un obstacle à l’autonomie psychique de l’individu en faveur des données de faits sensibles. Un individu incomplet, un des motifs de la plus grande souffrance de Serasevskij.

Jusqu’à présent nous avons pu nous faire une idée d’une personne fixée au mode d’organisation du processus primaire: il s’agirait d’un psychotique, mais Lurija nous rassure disant qu’à son avis il ne s’agit pas d’un “cas de scission de la personnalité auquel s’intéressent tant les psychiatres”.
Ainsi qu’il est de notoriété publique, en psychanalyse nous formulons l’hypothèse que les lésions particulièrement violentes sur la base d’un terrain phylogénétiquement prédisposé, peuvent provoquer l’inhibition de fonctions particulières, même d’un point de vue général (paralysie motrice, aphasie, troubles du langage plus ou moins étendus). Donc un psychanalyste aurait recherché dans le matériel rapporté par le sujet les vestiges du traumatisme. Le choix du metteur en scène: commencer et terminer le film avec ce qui à juste titre peut être considéré comme un symptôme, doit être apprécié comme une preuve de grande sensibilité. Je me réfère à l’illusion du scarabée.
Voyons la description faite par le patient lui-même:

“Le scarabée »: est un émaillage du vase de nuit. Cet émaillage laisse une trace noire…
Le soir, à la lumière, apparaît aussi « le scarabée »…. En fait, ce n’est pas illuminé de partout, la lumière de la lampe éclaire seulement un petit angle, tout autour c’est l’obscurité, et voilà le « scarabée ». Les naevus velus aussi représentent « le scarabée ». Et voilà que je me regarde dans un miroir: il y a du bruit… ils rient. Dans le miroir je peux voir mes yeux foncés: et, encore une fois: « le scarabée »… A présent je suis couché dans le berceau ; puis un vagissement se fait entendre, un fracas, des menaces….. Quelque chose bout dans la théière émaillée…… la grand-mère prépare du café. Elle laisse tomber quelque chose de rouge et le ramasse….. « le scarabée ! ». Le charbon aussi est un « scarabée”
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Cette brève séquence pourrait entrer de bon gré à titre d’exemple royal dans n’importe quel manuel de psychanalyse, à titre de matériel relatif à ladite « scène originaire ». Nous savons tous que la scène originaire correspond à la scène du rapport sexuel entre les parents, directement observée ou supposée sur la base de certains indices – même confus ou fruits d’incompréhension, et élaborée d’une manière fantasmatique par l’enfant. En général cette scène est interprétée comme un acte de violence avec des résultats traumatiques de la part du père.
Le noir, comme nous le savons est la couleur du pubis (la nuit d’autres couleurs plus claires tirent également sur le noir) et au cours de l’observation clinique il est fréquent de repérer et percevoir la zone génitale comme une araignée ou un autre insecte menaçant.
Et souvent le miroir sert de « fond » à la scène (parfois les parents prennent la précaution de se réfugier dans une zone du lit difficilement repérable à l’abri du regard direct de l’enfant et ne tiennent pas compte des phénomènes diaboliques de réfraction !)
Seraservskij poursuit:
“Voilà, je suis devant un miroir: il y a du bruit…, ils rient… Je vois alors dans le miroir mes yeux foncés: c’est de nouveau « le scarabée ». A présent je suis couché dans mon berceau, puis j’entends un cri, un grand bruit, des menaces”.
Le soudain passage du rire au cri et aux menaces, correspond à la méprise des éventuels cris de plaisir des partenaires et à la perte de contrôle qui accompagne un coït réussit.
Le résultat de ce traumatisme stimulant dans l’esprit de l’enfant est souvent révélateur d’un vécu mixte d’angoissante attente et de confusion: l’enfant « ne comprend pas » ce qu’il vient de survenir.
Lors de la séquence suivante, le Mnémoniste se souvient encore des détails génitaux: « quelque chose de rouge » et le noir du scarabée. Un détail important est que cette séquence fait référence à la grand’mère qui prépare le thé, une opération qui produit inévitablement des volutes et des bouffées de vapeur, le symptôme dérangeant est que cela se produit alors que le sujet ne comprenait pas encore le sens des « choses ».
Un psychanalyste pourrait continuer de bon gré son enquête et avoir l’éventuel encouragement de l’opinion de l’analysé: il me plaît d’imaginer ce qu’il se serait passé si le policier de la terreur n’avait pas privé le Professeur Lurija des instruments de la science de Freud.
Il est évident que l’on ne peut réduire l’exceptionnelle puissance mnémonique de Seraservskij aux seules expériences psychodynamiques de son existence. Certes, l’esprit du Mnémoniste aurait notablement intéressé les experts actuels en cybernétique, surtout les scientifiques qui à ce jour consacrent leur énergie à la réalisation desdits computers quantiques.
On retient en fait que les impressionnantes différences de performances entre esprit humain et élaborateur sont dues au fait que les computers sont actuellement contraints à la logique déterministe binaire: vrai-faux, pendant que l’esprit humain tient compte des concepts nuancés ou approximatifs qui permettent un nombre pratiquement infini de solutions.
Ce qui rend l’esprit humain incomparable est ce que nous pourrions définir sa possibilité de raisonnement quantique: la coexistence d’états déterministes en opposition, de temps divers, la possibilité de ne pas tenir compte du principe de contradiction, etc… c’est-à-dire la modalité de fonctionnement propre du processus primaire ainsi que cela fut décrit par Freud et que nous regrettons, dans les mécanismes utilisés lors de l’invention d’ »histoires » du Mnémoniste.
Pour essayer de rapprocher les prestations des élaborateurs à celles de l’esprit humain, les chercheurs travaillent depuis des années sur ceux qui ont été définis « computers quantiques ». La caractéristique fondamentale de ces élaborateurs actuellement en phase de développement, siège dans le fait qu’ils présenteraient des formes très compliquées et très puissantes au point de vue parallélisme. La possibilité de procédure de calcul parallèle est fondée sur une idée centrale de la mécanique quantique, qui est l’idée de superposition des états quantiques.
Dans l’application aux computers et aux calculs, les éléments d’une superposition quantique d’états donnent lieu à des branches parallèles de calcul pour lesquelles chaque branche représente l’élément d’une superposition quantique. Naturellement pour obtenir ensuite un résultat unique: toutes ces branches diverses doivent aboutir à un résultat unique: il doit se produire un processus qui en mécanique quantique porte le nom de « collapsus de la fonction d’onde ».
L’interférence d’un autre système est responsable du collapsus de la fonction d’onde, et ce, selon la physique quantique. Par exemple, si je cherche à mesurer une quantité d’un système (sa vitesse par exemple), je provoque un collapsus de la fonction d’onde du système et par conséquent je lis une valeur pour cette quantité, qui auparavant était simplement une parmi tant de possibilités. C’est mon devoir d’étudier ce qui a pu causer le « choix » de cette valeur particulière parmi toutes les possibilités.
Une dynamique absolument semblable à celle qui a causé le collapsus de la fonction d’onde peut s’observer en psychanalyse et en micropsychanalyse dans la production desdites « idées improvisées », ces idées, images, paroles, parfois des sons ou des odeurs, qui à l’improviste apparaissent au niveau de la conscience, en dehors du contexte associatif.
Il semblerait que le Mnémoniste ait la possibilité d’utiliser à satiété celles qui parmi les sujets normaux sont des éventualités casuelles: production d’images ou autres détails psychiques qui, grâce aux phénomènes de déplacement et de condensation contiennent, par exemple comme un attracteur fractal, une grande masse d’informations dans un seul lien de la structure.
Son esprit se trouvait en contact plus étroit avec le Vide constitutif de l’être humain, qui, comme le film nous le démontre lors de l’épilogue, devint une de ses obsessions: « Il cherche le « néant », lui l’a vu et a besoin de le rejoindre ». Le Vide créateur et destructeur est l’un des concepts clefs de la micropsychanalyse ; je renvois le lecteur intéressé par ce sujet à la lecture de mon livre « La vie: enveloppe vide » 7 dans lequel j’ai tenté une description détaillée de ce concept métapsychologique à l’aide d’illustrations de nombreux cas cliniques.
Ici, je me limiterai à rappeler que le Vide est le support énergétique de tout ce qui existe. La microphysique s’est chargée de démontrer qu’en lui sont inscrites les informations qui subsistent même en l’absence de support matériel.
Le grand penseur hongrois Ervin Laszlo écrit: “Il n’y a plus un motif valable pour considérer la matière comme primaire et l’espace comme secondaire. C’est à l’espace – ou mieux ‘à la mer de Dirac’ du vide qui envahit le cosmos que nous devrons reconnaître réalité première (l’espace-temps) est un plénum (…) qui peut créer formes et ondes. La lumière et le son également sont des ondes en mouvement dans ce champ énergétique continue”. 8
Exposant sa conception de la vie Laszlo affirme “Il semble que les interactions avec le vide quantique ne soient pas limitées aux particules élémentaires mais peuvent intéresser également les entités macroscopiques comme les systèmes vivants …. fantasmes de torsion, d’entortillements métastables générés par les interactions de torsion de tournoiement qui peuvent persister même en l’absence des objets qui les ont générés”. 9
Et encore: “L’existence de ces fantasmes dans le cas de tissus vivants a été confirmée par les expériences de Vladimir Poponin et de son groupe de l’Institut de Physique biochimique de l’Académie russe des Sciences. Poponin qui a successivement répété l’expérience auprès de l’Heartmath Institute des Etats-Unis a placé un échantillon d’ADN dans une chambre à température contrôlée et l’a soumis à un rayon laser. Il a constaté que le champ électromagnétique entourant la chambre montrait une structure spécifique à peu près comme il fallait s’y attendre. Mais il a constaté que cette structure persiste longtemps après que l’ADN en question ait été retiré de la chambre irradiée par le laser. L’empreinte de l’ADN dans le champ continue à être présente lorsque l’ADN ne s’y trouve plus”. 10
Le Prix Nobel Carlo Rubbia est encore plus explicite: “Loin d’être la vacuité absolue, comme l’on y croyait dans le temps, le vide moderne est un moyen très complexe dans lequel ont lieu, outre les phénomènes comme l’émission ou l’absorption de quanta virtuels particules de matières et d’antimatières… Quarks lourds ou instables et les antiparticules correspondantes peuvent avoir droit à l’existence dans le vide, ne serait-ce que pour quelques instants réellement éphémères. Mais il reste les particules virtuelles, encore impossible à capturer … si nous alimentons le vide avec l’énergie, nous pouvons transformer « les états virtuels » d’excitation en particules « réelles » et « observables”. 11
Le Vide, donc, comme support d’informations métastables, le Vide que le Mnémoniste avait « vu » et tentait de rejoindre, peut être la source mystérieuse et tourmentée de ce fleuve d’images qui structurait des souvenirs inaltérables.

 

Ecrit par: Quirino Zangrilli © Copyright

Traduction de Liliane Salvadori

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Notes:

1 A. R. Lurija, Una memoria prodigiosa (The Mind of a Mnemonist, 1968), 2002, Mondadori, Milano. 
2 Umberto Piscicelli, Introduzione alla psicosomatica, Astrolabio, Roma, 1985. 
3 Vedi: J. Piaget, Lo sviluppo mentale del bambino, Einaudi, Torino,1980. 
4 C. G. Jung, Dizionario di Psicologia analitica, Boringhieri, 1969, Torino. 
5 A. R. Lurija, op. cit. 
6 A. R. Lurija, op. cit. 
7 Q. Zangrilli, La vita: involucro vuoto, Borla, Roma, 1993. 
8 Ervin Laszlo, Nuovi concetti di materia, vita e mente, Pluriuniverso, anno I, n° 5 dicembre 1996. 
Consulta anche: http://pconf.terminal.cz/participants/laszlo.html.
9 Ervin Laszlo, op. cit. 
10 – Gariaev P.P., > Chudin V.I., Komissarov G.G., Berezin A.A., Vasiliev A.A., 1991, Holographic > Associative Memory of Biological Systems, Proceedings SPIE – The International > Society for Optical Engineering. Optical Memory and Neural Networks. v. 1621, > p.280- 291. USA.
– Gariaev P.P., “Wave based genome”, Ed. Obsh. > In Russian (1994)
– P.P. Gariaev, K.V. Grigor’ev, A.A. Vasil’ev, V.P. Poponin and V.A. Shcheglov. Investigation of the Fluctuation Dynamics of DNA Solutions by Laser Correlation Spectroscopy. Bulletin of the Lebedev Physics Institute, n. 11-12, p. 23-30 (1992).
– P.P. Gariaev and V.P. Poponin. Vacuum DNA phantom effect in vitro and its possible rational explanation. Nanobiology 1995 (in press). 
11 Carlo Rubbia , Il Vuoto è veramente vuoto?, Bollettino dell’Istituto Italiano di Micropsicoanalisi, n° 10, 1992. 

Le présent travail est partie intégrante du volume « Le Mnémomiste » aux bons soins de Baldo Lami, éditeur de Zephyro Editrice. Nous remercions la Doctoresse Maria Luisa Mastrantoni d’avoir bien voulu consentir à la publication.